Semaine #1


Avant ma première journée d’observation, j’avais beaucoup lu sur les T.E.D. Je me faisais déjà une idée, par apport à ce que j’avais lu ou encore vue dans les films, de ce que pouvait bien être un enfant atteint d’un T.E.D. Sur le site d’autisme Québec, on décrit les T.E.D. comme des troubles qui nuisent à l’interaction sociale de l’enfant entravant ainsi sa capacité à se faire des amis. On dit également qu’ils provoquent des difficultés du langage verbal et non-verbal chez l’enfant. C’est-à-dire que l’enfant comprendrait difficilement les aspects implicites du langage soit les tons de voix, les expressions faciales, le sarcasme, etc. Cet aspect de la maladie crée une naïveté sociale chez l’enfant car il ne saura pas faire la différence entre une personne honnête et une autre qui profite de lui. De plus, sur ce même site, on décrit le comportement des enfants atteints d’un T.E.D. comme étant très stéréotypé. En d’autres mots, l’enfant développerait des fixations pour certaines choses. Il répéterait sans cesse les mêmes mots et jouerait avec les mêmes objets.   Par contre, ce que j’ai vu lors de mes observations est une toute autre chose. J’ai vu un groupe de jeunes enfants qui interagissait entre eux et tenait des conversations. J’ai vu un jeune autiste de 5 ans poser sa main sur l’épaule d’une fillette et lui lancer des regards enjôleurs.  J’ai vu des jeunes qui, comme tous les autres, jouaient avec un jeu une dizaine de minutes, le rangeaient, puis en sortaient un autre. Des jeunes qui jouaient ensemble, rangeaient ensemble, faisaient des compromis ,j’irai même jusqu’à dire qu’ils avaient un langage plus élaboré que la plupart des jeunes de leur âge que j’ai rencontrés. Certains parlaient avec un accent français et utilisaient des expressions  et des mots très précis et recherchés tels que «ça m’a fait dresser les poils sur le corps» et des  mots reliés aux expressions tel que «colère» et «joie» plutôt que content et fâché. Tout ça pour dire que j’ai vu des choses auxquelles je ne m’attendais pas. Par contre, en discutant avec une éducatrice, j’ai réalisé qu’un travail énorme avait été fait afin d’amener les enfants à bien fonctionner dans le système scolaire et entre eux. J’avais effectivement remarqué une bonne différence entre le comportement d’un jeune de 5 ans et celui du reste du groupe dont l’âge tourne plutôt autour de 7 ans.  Un immense travail est fait chaque année, chaque jour, avec chacun des jeunes. Il existe un plan d’intervention différent pour chacun de ces enfants. On essaie des méthodes et on améliore nos façons de faire en s’adaptant au caractère de chacun.  Par exemple, pour Emma (nom fictif), chaque étape doit être séquencée afin de lui permettre de bien fonctionner. Sur un tableau sont représentées chacune des étapes du dîner (je mange, je me brosse les dents, je joue, je range). Après chaque étape, Emma retourne le dessin correspondant à l,étape qu'elle a accomplie.  Chaque étape est ensuite subdivisée. Par exemple, l’étape «Je mange» est divisée en quatre parties : Je sors mon lunch, je mange mon repas, je mange mon dessert et je range. Ces ajustements semblent minimes mais il a fallu essayer plusieurs méthodes avant de trouver ce qui lui convenait le mieux et ainsi lui permettre de fonctionner normalement dans le groupe. De plus, il existe plusieurs degrés à cette maladie ce qui complique d’autant plus la tâche des éducatrices spécialisées qui sont, soit dit en passant, très dévouées envers leur groupe. L’école où j’ai fait mes observations se spécialise dans l’intégration des jeunes enfants atteints de T.E.D.  Par la suite, j'ai interviewé 3 techniciennes en service de garde de trois écoles différentes qui ne sont pas spécialisées dans l’intégration de ces jeunes et toutes semblent dire que, malheureusement, elles manquaient de ressources pour bien intégrer les jeunes aux prises avec des troubles tels l’autisme et les autres T.E.D.  À ce sujet, voici les commentaires de Danielle, technicienne en service de garde :